Habitué aux premiers rôles de la politique française, le Parti Socialiste ne rassemble plus. Défaites aux élections, problèmes financiers, le PS risque t-il de devenir un parti de seconde zone ?
111 450 au 30 avril 2016, ils ne sont qu’un peu plus de 20 000 aujourd’hui. Les chiffres de la fuite d’adhérents au Parti Socialiste sont édifiants. Ils ne représentent pourtant qu’une facette de l’incroyable dégringolade de ce qui fut, au 20ème siècle, un mastodonte du paysage politique de notre pays. La défaite aux élections législatives de 2017 puis aux européennes de 2019 et la vente de l’historique siège rue de Solférino en 2018 ont également sonné l’alarme. Ouvrier et marxiste de naissance, le PS n’a plus de socialiste que le nom. Son utilité politique même est remise en question face à la percée du Front National dans les couches populaires.
« Le PS est devenu un parti de bobos,de diplômés,d’urbains, de fonctionnaires ouverts sur la mondialisation (…) L’aile gauche du PS a à peu près les mêmes syndromes que le PS: repliée sur des stratégies et des luttes stériles, dans un entre-soi groupusculaire. Ce sont aussi des partis très déconnectés de la société. Ils ne sont pas du tout représentatifs sociologiquement » résume Rémi Lefebvre, professeur de Sciences Politiques à l’Université Lille 2 et chercheur au CNRS.
Dans les sondages, la Gauche dans son ensemble (PS, écologistes, LFI, etc) oscille entre 24% et 29% d’intentions de vote. La dégringolade du Parti Socialiste, qui n’avait plus connu de chiffres aussi bas depuis les années 60, s’est grandement accélérée depuis la présidence de Francois Mitterand. A qui la faute ? Certain critiqueront une politique néo-libérale qui ferait bondir Jean Jaurès et Léon Blum. L’abandon du milieu ouvrier dans les années 80 et le virage européiste du Parti ont entamé les travaux de démolition. La présidence de Francois Hollande minée par l’inaction et les désaccords internes a parachevé l’affaire. Et quand Emmanuel Macron ramasse l’électorat social-libéral lors des élections de 2017, il ne reste, pour les socialistes, que les miettes.